J’ai beaucoup d’amitié et de respect pour L214 et notamment Sébastien Arsac, son cofondateur. L’association a courageusement mis ses caméras là où ça fait mal, obligeant le monde agricole et le consommateur à s’interroger sur notre rapport à la nourriture. L214 a fait avancer les choses. Cela ne m’a toutefois jamais empêché de m’étonner que le mouvement n’ait jamais proposé qu’une seule chose : il y a des élevages dégueulasses et des abattoirs immondes ? Arrêtons l’élevage ! Le but est d’ailleurs habilement écrit dans la tribune publiée ces jours-ci par Le Monde, qui vient en soutien d’un livre publié il y a deux jours par l’association. Tribune que Sébastien m’avait d’ailleurs demandé de cosigner, ce que j’ai refusé pour une raison simple : le titre laisse accroire qu’on ne veut que l’interdiction des pires élevages, alors que le texte ne propose que… l’abolition de l’élevage. En jouant sur les mots. Qu’est-ce par exemple qu’une « consommation essentiellement végétale ? » En grande partie végétale, ou par essence végétale ?
Cette ambiguïté confirme la stratégie du tube de dentifrice, du pied dans la porte, qu’emploient les militants véganes et leurs alliés antispécistes. Chacun fait ce qu’il veut, je n’ai rien contre eux, mais ils et elles sont de fait les porte-parole, conscients ou non, d’une philosophie très inquiétante. Révolutionnaire, dans le sens qu’a donné le XXe siècle à ce mot. Depuis ma tribune parue dans Libération, puis celle publiée par Le Monde, j’ai enquêté sur les origines, la signification et les implications de ce vaste mouvement qui, bien qu’ultraminoritaire, est devenu la marque d’une certaine distinction sociale et la vitrine d’une vision très particulière du monde. J’ai rencontré beaucoup. Cela donne ce livre d’enquête, structuré par des thèmes, chacun organisé autour d’un long entretien avec un anthropologue, une historienne, un avocat, des éleveurs, des médecins, des chercheurs et, évidemment L214. Sortie le 3 octobre… Avec le bonheur d’une préface de Laurent Chevallier et d’une postface de Marc-André Sélosse.
Ci-dessous la couverture, le communiqué de presse, le chapitrage et un extrait. Il y en aura d’autres bientôt…
EDITIONS BUCHET-CHASTEL
En librairie le 03 octobre 2019
La Cause végane
Un nouvel intégrisme ?
Frédéric Denhez
Préface du Docteur Laurent Chevallier
Postface de Marc-André Sélosse, professeur au MNHN
18 € – 240 pages
Relations presse :
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